La
pêche à la palourde rouverte
dans
l'étang de Berre
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13/04/2020 À 09H59
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Suite à la crise qu'a connue l'étang en 2018 et à un taux de mortalité
important des coquillages, les prélèvements avaient été interdits. Aujourd'hui
le stock se renouvelle et la pêche est à nouveau autorisée sous certaines
conditions
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"C'est une bonne nouvelle", résume William
Tillet le premier prud'homme de pêche du quartier maritime de Martigues. Depuis
plusieurs mois, les professionnels poussaient auprès de l'État pour que
celui-ci autorise à nouveau les prélèvements de palourdes dans l'étang de
Berre. La pêche avait été interdite en 2018, suite à un été caniculaire et à
des rejets importants de la centrale EDF de Saint-Chamas qui avait fait
exploser le taux de mortalité de ces coquillages. 80% du stock était mort. Une
catastrophe écologique et économique pour les professionnels qui vivaient de
cette ressource.
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Un an et demi après, l'administration vient de prendre un arrêté pour
autoriser à nouveau cette pêche, mais sous certaines conditions… Le nombre de
licences de pêche délivrées passent de 90 à 78 et le quota de 40 à 25kg par
jour et par pêcheur. Même chose sur le nombre de jours de pêche autorisés.
C'était possible toute l'année, sauf les week-ends et les jours fériés, c'est
désormais uniquement pendant deux périodes : de mi-mars à fin mai et de
mi-octobre à fin décembre, au moment des fêtes de fin d'année. Et seulement les
lundis, mercredis et vendredis. Une fois le confinement terminé, les pêcheurs
loisirs auront eu aussi le droit d' "aller à la palourde", uniquement
les week-ends et jours fériés en journée, et dans la limite de 2 kg par jour et
par personne et en respectant, comme les professionnels, les limites de taille
pour laisser aux plus petites le temps de grandir.
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Un stock évalué à 600 tonnes
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Cette réouverture de la pêche s'est basée sur les prélèvements et les
prospections réalisées par le Gipreb (syndicat mixte qui veille à la santé de
l'étang de Berre) qui constate que le stock est en train de remonter. Il est
évalué à 600 tonnes. "Pour que la ressource puisse se régénérer, on
estime qu'il faut autoriser la pêche sur un tiers seulement de ce stock,
explique Raphaël Grisel, le directeur du Gipreb. Globalement, on
observe que la population de palourde se reconstitue. Et les mesures de
restriction de la pêche y ont contribué. On a eu beaucoup de naissances,
notamment après la crise. C'est bon signe pour la dynamique du stock, si les
pêcheurs sont raisonnables et qu'il n'y a pas de braconnage."
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Le stock de palourdes sera régulièrement évalué, tous les six mois, pour
que les autorisations de pêche soient ajustées si nécessaire, à la hausse ou à
la baisse. "C'est dommage que cet arrêté tombe dans le contexte actuel
de crise sanitaire, conclut William Tillet. On a le droit de pêcher
mais si on ne trouve pas de débouchés, les professionnels ne vont pas rentrer
dans leurs frais." Rappelons que la licence de pêche à pied coûte 250
euros.
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