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| MARTIGUES
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LUNDI 03/08/2020 à 07H08
Martigues : des sauveteurs sur
le qui-vive
Malgré l'épidémie de Covid, les plages
sont prises d'assaut en ce début d'août
Par Raphaele Mincone
Malgré l’épidémie de Covid,
les plages sont prises d’assaut en ce début d’août
La plage du
Verdon est l'une des plus fréquentées de la Côte bleue. Ce jour-là, comme
d'autres depuis, des milliers de touristes et locaux ont posé leur parasol et
leur serviette pour la journée. "Je ne sais pas si c'est l'effet Covid
mais cette année il y a beaucoup plus de monde", constate Thomas,
sapeur-pompier professionnel. Ce chef de secteur gère les cinq postes alentour,
de la plage de Sainte-Croix à celle de Laurons en passant par Ferrières.
La particularité du poste du Verdon
c'est que les sauveteurs sont logés directement sur place, à l'étage. Selon un
planning prédéfini, 18 personnes tournent quotidiennement sur les cinq plages
martégales dont des pompiers professionnels, des volontaires mais aussi des
saisonniers.
Ce jour-là, Aurélia et Axelle n'ont qu'à sortir du lit
et descendre sur la plage pour commencer la surveillance. Ces étudiantes de 22
et 24 ans sont sapeur-pompiers volontaires tous les étés depuis près de
cinq ans. "C'est un job d'été sympa, on ne va pas se le cacher, il y a
pire qu'être sur la plage toute la journée," indique Aurélia. Mais
Thomas, son chef, renchérit "C'est vrai que c'est agréable d'être face
à la mer tous les jours mais c'est aussi éreintant de passer la journée sur la
plage, en plein soleil, avec ce brouhaha permanent. À la fin de la journée on
est crevé."
Mais l'autre raison, et non des
moindres, pour laquelle ces journées (de 10 h à 19 h) sont épuisantes c'est le
fait d'être "en alerte permanente parce qu'il y a 6 000 à
7 000 personnes sur la plage tous les jours, donc c'est une très grosse
responsabilité." Si les sauveteurs font essentiellement de la
prévention, ils peuvent aussi être amenés à faire des interventions plus ou
moins graves.
Dès 9 h 30, les six sauveteurs du
jour préparent le poste et la plage. Pendant que Maxime fait l'inventaire de la
trousse de secours, Floriane met en place du matériel, notamment la planche
jaune avec "Rescue" écrit en capitales rouges, posée en bord de mer
et Axelle va prendre la température de l'eau avant de la noter sur le grand tableau
d'information destiné au public. Une ronde est également effectuée afin de
vérifier que tout va bien sur la plage qu'il n'y ait rien de coupant dans le
sable, par exemple. Toute l'équipe s'active pendant une demi-heure avant de
pouvoir "lever la flamme" à 10 heures. La surveillance peut
commencer.
Les "couteaux suisses" de la plage
Si la plage
est vite remplie avant même midi, aucun problème n'est à signaler. "Les
gens nous demandent un peu tout et n'importe quoi mais ce n'est pas grave, on
aime leur parler et créer du contact," déclare Thomas en rigolant,
juste après avoir indiqué où se trouvaient les toilettes à un passant. "On
est vraiment les couteaux suisses de la plage et on fait essentiellement ce que
l'on appelle de la bobologie," explique le chef de secteur, à l'ombre
du poste de secours. Par exemple, en fin de matinée, il a dû aider une personne
âgée qui s'était fait mal au pied et avait du mal à marcher dans les rochers
glissants pour rejoindre sa serviette. Les coupures aux pieds dans les rochers,
les piqûres de méduses ou encore les insolations sont les bobos quotidiens,
mais le problème le plus courant auquel l'équipe de pompiers du Sdis doit faire
face est les enfants perdus. "Là on peut dire que nous sommes experts
en la matière, il y en a minimum un par jour !" s'exclame Émilie,
masque et palmes sous le bras, de retour de la chaise de surveillance où les
sauveteurs se relaient toutes les heures. "La population change depuis
deux trois ans. La plage devient beaucoup plus familiale", constate
Thomas.
Le matin,
dans l'eau, les enfants sont surveillés par les parents ou grands-parents.
"C'est surtout dans l'après-midi ou en fin de journée qu'il faut faire
le plus attention parce que les parents sont peut-être un peu moins vigilants,"
confie Floriane lors de sa ronde. Avec la surpopulation des plages, la
surveillance est d'autant plus compliquée : un accident n'est jamais exclu.
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