Pêche au
thon:
un
plaisancier pris en flag’
Surpris
avec une pêche illicite par les gendarmes de la Brigade nautique
C’est une
partie de pêche qui risque de coûter cher… Ce plaisancier voguait
(presque) tranquillement samedi, le soleil à son zénith, avec
son fils; rentrant dans
la rade de Port-de-Bouc, plus très loin du port où il devait
amarrer. Mais le flair des
gendarmes de la Brigade nautique de Martigues a fait mouche. "Ça
bricole !", a lancé un des militaires à la vue d’une drôle de manœuvre.
Devant l’embarcation des
militaires, le plaisancier pressé en serait presque
tombé à la mer quand il a tenté de sertir la fameuse bague (bleu
ciel cette année) à la queue de sa prise, un bon gros thon rouge, comme la
réglementation l’impose, "immédiatement après sa capture", dit
le texte.
Le genre de manège et de
précipitation qui se voient comme le nez au milieu de la figure. "Agenouillé
sur le thon à l’arrière, il y a quand même d’autres positions pour
rentrer au port…", sourit un gendarme lors de ce contrôle
inopiné. Surtout quand les moteurs carburent. Une manœuvre du plaisancier vaine;
au point de poinçonner de travers et d’être épinglé plutôt par la patrouille. En
s’accouplant au bateau du mis en cause, la brigade côtière a relevé le délit : pêche
maritime sans marquage conforme des captures. Si le pêcheur était bien
titulaire d’une autorisation de pêche et en possession d’une bague (délivrée
par la direction des pêches maritimes aux fédérations), encore fallait-il ne
pas "oublier" le reste du protocole. Un coup calculé évidemment…
Les gendarmes ont saisi
le thon et confisqué la canne à pêche ayant servi à la commission de
l’infraction. La Parquet d’Aix dira si des poursuites doivent être engagées
devant le tribunal correctionnel, en tout cas le plaisancier indélicat devrait
avoir un retour de moulinet au regard des textes avec une amende
délictuelle maximum de 22 500 E.
Les quotas de pêche au
thon rouge imposent un maximum de poissons prélevés chaque année en
Méditerranée comme sur le reste du littoral français. La pêche de loisir du
thon est réglementée par un nouvel arrêté ministériel depuis le 16 mars 2020,
qui vise à mettre un coup de frein à une vieille tradition, le style de
"pêche magouille et compagnie", en oubliant de sertir la fameuse bague
à la queue du poisson, ce qui permet de la réutiliser…
"On voyait des
bagues dans un état plus que douteux, rembobine le gendarme. Ça
devient plus difficile de gruger. La pose de la bague permet de
s’assurer que le thon sera bien déclaré aux autorités".
"Ils sont c… ces thons"
Pour mettre fin aux "bagues amovibles" et sauvegarder
des espèces protégées, la réglementation est claire comme l’eau de roche.
"Seuls les
poissons marqués d’une bague peuvent être conservés à bord et débarqués. La
queue de chaque thon doit être enserrée par la bague de marquage sans permettre
aucun jeu".
Nouveauté : "la
bague doit être entaillée à la date de la capture (jour et mois), et ne peut
faire l’objet d’aucune modification ou altération, en dehors des entailles pour
indiquer la date de capture". Trois manips fatales ce samedi.
La première période
d’autorisation des captures pour les plaisanciers
va cette année du 4 juillet au 30 août. Une prolongation (si le
quota n’est pas consommé à hauteur de 40 % à la fin de la première période) est
prévue du 14 septembre au2 octobre.
Ce bon vieux mois de
septembre où ça pite d’un coup. "Ils sont c… ces thons, ils se
font toujours prendre en septembre", plaisante le gendarme.
Pas certain cette année qu’il
restera des bagues…
Pascal
STELLA
L’objet du délit avec une
bague non
conforme. Les quotas
imposent un seul
thon pêché par jour et
par bateau.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire